En 1920, Maurice Marret, un industriel parisien, fait l’acquisition d’une maison et de terrains, situés à cheval sur les communes de Villebon-sur-Yvette et de Palaiseau. Cette propriété n’est toutefois pas récente puisque connue aussi sous le nom de « château des Casseaux », elle existait déjà avant la Révolution…
La première personne apparaissant, dans des documents officiels, comme en étant propriétaire est Anne-Marie Allotte de Chancelay (1732-1820), la veuve de Théodore Lacroix (1707-1777) qui avait été directeur des fermes du Roi ; on peut présumer qu’elle a hérité cette propriété de son mari.
Le 12 mars 1792, Suzanne Félicité Lacroix, procède, au nom de sa mère, à la vente de la propriété à Antoine Charles Farmain, huissier royal. Celui-ci habite le « Château des Casseaux » et y décède le 2 juin 1812. Son fils, Antoine Farmain de Sainte-Reine, hérite du domaine et y finit aussi sa vie, le 23 avril 1849.
Le 29 juillet 1920, François Charles Albert Carbonneaux Le Perdriel (1863-1928), le petit-fils par adoption de François Marie Le Perdriel, revend la maison et les terrains à Maurice Eugène Angèle Marret (1873-1944), un industriel parisien qui dirige une société d’affinage de métaux précieux.
L’arrivée de la Deuxième Guerre mondiale transforme la vie de la famille Marret – ses trois fils sont mobilisés et deux d’entre eux seront faits prisonniers. L’armée française (44e Régiment d’artillerie divisionnaire) occupe les Casseaux dès le 16 septembre 1939 : des officiers, sous-officiers et soldats y résident, avec une batterie d’artillerie, des chevaux et leur équipement …
Par contrat passé devant Me Gabiou qui en a gardé minute en son collègue notaire, à Paris, le douze mars mil sept cent quatre vingt douze, Made Delafosse, alors demoiselle, ayant agi comme mandataire de Made Anne Marie Allotte de Chancelay, sa mère, veuve de M. Théodore Lacroix, Directeur des fermes du Roi, a vendu à M. Antoine Charles Farmain, huissier ordinaire du Roi près le Département de la Justice, père de M. Farmain de Sainte Reine ici présent, une propriété située au hameau de Cassaux et aux environs, Paroisse de Villebon, proche la rivière d’Yvette et du village de Palaiseau (Département de Seine et Oise, Arrondissement du bureau des hypothèques de Versailles) et consistant en une maison bourgeoise, jardin, cour, bassecour, bâtiments de toute nature dépendant de lad. maison, pièces de terre, parcs, cerisayes, baus verger […].
Cette vente a été faire moyennant vingt quatre mille livres de prix principal ; sur quoi quatorze mille livres ont été payées par led. sr Farmain acquéreur, suivant quittance passée devant le même notaire qui en a pareillement gardé minute en son collègue le vingt six juin dix sept cent quatre vingt dix et étant ensuite dud. contrat. […]
1821-05-11. Quittance par Mme Delafosse à Mr Farmain de Sainte-Reine.
Me Viault, notaire à Paris
Notification d’un acte fait au greffe du tribunal civil, séant à Versailles le quinze mai mil-huit-cent-soixante-deux enregistré, constatant le dépôt y effectué, de la copie collationnée et enregistrée d’un contrat reçu par Me Marcq et Me Turquet son collègue, notaires à Paris, le douze avril précédent, aussi enregistré;
Aux termes duquel contrat, M. Antoine-Adolphe Farmain de Sainte-Reine, propriétaire, demeurant à Paris, rue de Sèvres, no 23, ci-devant, et actuellement rue Leroux, no 5, quartier de Passy, a vendu avec garantie de tous troubles, hypothèques, privilèges, surenchères, évictions et autres empêchements, à madame veuve Le Perdriel, requérante :
1) Une maison de campagne sise en la commune de Villebon, au hameau des Casseaux, arrondissement de Versailles (Seine-et-Oise), comprenant une maison d’habitation élevée d’un rez-de-chaussée et de deux étages, vastes communs composés de logements de jardiniers, buanderies, selleries, remises, écuries, grenier à fourrage, bûcher, lapinière, loge à chien, eaux-vives distribuées dans la maison, jardin d’agrément et potager, futaie, prés, clos au bout.Le tout entouré de murs, d’une contenance d’environ quatre hectares, joignant d’un côté la route de Villebon à Orsay, d’autre côté vers le jardin et le clos aux prés de M. de Sainte Reine, et vers la maison aux prés qui vont être désignés, d’un bout vers le clos à une pièce de pré de M. de Sainte-Reine, et d’autre bout vers les bâtiments, à la pièce ci après désignée.
Suivant acte reçu par les notaires soussignés le vingt neuf juillet dernier (mil neuf cent vingt) Monsieur & Madame Carbonneaux Le Perdriel comparants ont vendu à Mr Maurice Marret aussi comparant.
1) Une propriété d’agrément située à Villebon canton de Palaiseau arrondissement de Versailles (Seine et Oise) route de Villebon à Orsay dite « Les Casseaux » consistant en maison de maître, autres bâtiments, maison de jardinier, orangerie serre cours, jardin d’agrément & potager verger prairies terrain de culture, le tout d’un seul ensemble clos de murs, haies & fil de fer d’une contenance d’environ sept hectares trente quatre ares soixante seize centiares en ce compris la moitié dans toute sa longueur d’un chemin bordant ladite propriété au sud et au nord.
2) Et un jardin d’agrément situé commune de Palaiseau, lieudit « Fourcherolles » contigü à la propriété précédente d’avec laquelle elle était séparée par la rivière l’Yvette d’une contenance superficielle d’environ un hectare soixante seize ares quatre vingt quinze centiares.
Ces deux propriétés plus amplement désignées audit acte d’acquisition dont la minute précède.
Cette acquisition a eu lieu moyennant le prix principal de deux cent vingt cinq mille francs […]
1920-09-07. Quittance Mainlevée partielle par Mr & Mme Carbonneaux Le Perdriel à Mr Maurice Marret. Me Gaston Bazin, notaire à Paris.
Septembre 1939 – Les petits-enfants de Maurice Marret devant la maison des Casseaux